L’influence de l’alimentation sur la qualité des sabots. Les cornes qui s’effritent, les pieds douloureux, les pieds secs : autant de pathologies du pied dont souffrent de nombreux chevaux. Mais la solution n’est pas toujours évidente. Il est essentiel de toujours bien traiter les infections du sabot. En effet, la santé des sabots a une grande influence sur la qualité de vie et les performances de votre cheval. Mais comment soigner les infections du sabot, ou mieux encore : comment les éviter ?
Soutien optimisé du sabot
La qualité, la conformation, la forme et la position du pied font en grande partie de l’anatomie du cheval à la naissance. Toutefois, nous pouvons soutenir la qualité du sabot moyennant une bonne gestion de l’écurie, avec l’aide du maréchal-ferrant et en proposant une alimentation adaptée. Grâce à une alimentation équilibrée contenant tous les nutriments nécessaires à une bonne qualité de sabot, de nombreuses pathologies peuvent être évitées. Pour nous, une bonne gestion de l’écurie rime, entre autres, avec une activité physique suffisante. L’activité physique stimule le mécanisme du sabot et favorise la circulation sanguine au niveau du sabot. La gestion du poids est également importante : les pieds des chevaux en surpoids subissent une charge bien plus importante que les chevaux présentant une masse corporelle saine. Par ailleurs, l’hygiène du box est essentielle afin de maintenir les sabots en bonne santé. Bien que la corne du sabot soit très résistante aux attaques de la plupart des substances, un excès d’ammoniaque peut ramollir les tissus du sabot et ainsi les fragiliser. Un excès d’ammoniaque peut se présenter dans un box souillé en raison d’un excès d’urine contenu dans la litière.
Des ferrages et des parages réguliers et adéquats permettent d’éviter que les sabots ne se fissurent pas ou s’effritent. Le maréchal-ferrant peut également ajuster les zones du sabot naturellement faibles, par exemple en corrigeant légèrement sa position ou pour apporter un soutien supplémentaire là où cela s’avère nécessaire.
L’impact de l’alimentation sur la qualité du sabot
Nous pouvons à tout moment influencer la qualité du sabot, étant donné que la corne des sabots pousse en continu : en moyenne environ un centimètre par mois. Il est impossible d’accélérer cette pousse avec, par exemple, un complément alimentaire. En revanche, il est possible de considérablement améliorer la qualité de la corne en proposant au cheval une alimentation équilibrée, en complémentant éventuelle sa ration. Étant donnée la lenteur de la pousse de la corne, il est essentiel de maintenir une alimentation adaptée ou d’utiliser des compléments alimentaires durant une période prolongée. Outre les protéines et l’énergie, les vitamines, les minéraux, les acides aminés, les acides gras et les oligoéléments jouent également un rôle capital dans le développement du sabot. En fait, en proposant au cheval nourri une ration contenant l’ensemble de ces éléments nutritifs dans les bonnes proportions, il est inutile de complémenter son alimentation. Si le cheval reçoit seulement une petite quantité d’aliments de qualité ou aucun aliment de qualité, il est conseillé de complémenter sa ration. Les compléments alimentaires peuvent également être utiles en cas de pathologies du sabot.
Éléments nutritifs importants pour le sabot
Le sabot est composé à environ 90 % de protéines. La corne du sabot est essentiellement formée par la kératine, une protéine composée de plusieurs acides aminés. Ces acides ont une influence particulièrement importante sur le sabot. Les acides aminés soufrés, comme la cystéine et la méthionine, sont les acides aminés les plus importants. Le soufre crée notamment un lien flexible entre les cellules dans la couronne. En outre, ce sont des acides aminés « indispensables », c’est-à-dire non synthétisés par le cheval. Il doit donc obligatoirement les trouver dans son alimentation. De nombreuses vitamines jouent également un rôle important, dont notamment la vitamine H, également appelée biotine. Or, la biotine à elle seule ne permet pas au sabot de se constituer. Une étude montre qu’un apport unique de biotine ne permet pas forcément d’obtenir le résultat recherché. Un apport d’autres vitamines, minéraux et acides aminés est également nécessaire pour engendrer une incidence notable.
À titre d’exemple, la vitamine A est essentielle pour le développement du tissu cornéen. Une carence en vitamine A est associée à une inflammation de la couronne. Les vitamines E, D, K ainsi que plusieurs vitamines B ont également un rôle fondamental pour le fonctionnement de l’organisme et pour la constitution du sabot. Bien entendu, outre les vitamines, les minéraux sont également essentiels. Le cuivre affecte la paroi extérieure du sabot. Il s’agit également d’un composant qui aide à protéger les membranes cellulaires des cellules du sabot et c’est un élément essentiel pour la constitution de la kératine. Le zinc soutient la constitution et la réparation des cellules tissulaires dans le sabot et des cellules de la paroi. Le zinc est également essentiel à la synthèse de la kératine, le principal constituant du sabot. Le sélénium aide à protéger les membranes cellulaires dans le sabot. En revanche, s’agissant d’un oligo-élément, un apport excessif peut engendrer des pathologies du sabot. Un surdosage de sélénium est même dangereux. En matière de complémentation en sélénium la prudence est donc de mise. Les acides gras jouent également un rôle. Ils forment une barrière aux bactéries et moisissures et protègent la corne du sabot. Ils contribuent également à améliorer l’élasticité. Les acides gras sont présents dans les huiles et les graisses.
En résumé, il existe une multitude d’éléments nutritifs qui impactent la qualité des sabots. Il est donc essentiel de veiller à ce que la ration du cheval contienne tous ces éléments nutritifs dans les quantités et les proportions adéquates. En complémentant une ration non équilibrée avec un seul nutriment, comme par exemple la biotine, cela ne donnera donc jamais un résultat optimal.